Que me veulent-ils ? Pourquoi ces coups de pieds, ces coups de têtes ? Je fends une atmosphère chargée d’émotions lourdes, échoue dans un filet, le creuse, mais contrairement aux planètes d’Einstein reposant dans les hamacs de l’Espace, je dégringole, roule sur le gazon. Aussitôt ressaisi, encore tiraillé entre le dépit des uns et le triomphe des autres, je vole à nouveau, pare les chocs en rentrant en moi-même. Replié autour de mon noyau, il me faut concentrer ma force centripète, l’opposer à celle des jambes musclées. Ainsi, je « supporte », non pas l’une ou l’autre équipe, mais leurs brutalités conjuguées. J’envie les autres boules, celles de cristal, par exemple, enfermant l’avenir. Moi, je ne suis qu’objet. Opaque moyen pour atteindre le « but ».
J’attends le pied ailé qui me propulsera dans l’éther. J’y dépasserai Mars, la planète guerrière*, choisirai Vénus pour graviter autour. Alors, je sortirai ma force contenue, tel un soleil qui darde ses rayons.
En attendant, l’on m’accorde un répit et confortablement m’installe dans une coupe où je deviens le monde. C’est donc le monde qui se jouait. Le monde à leurs pieds, puis le monde élevé, adoré.
Tout compte fait, je graviterai plutôt autour de la terre. Afin de forcer à se lever les regards. Ceux-ci à point émerveillés, je filerai en étoile, leur ouvrirai la voie… Aïe ! Un shoot ! Qu’est-ce qui en moi bouillonne, se dilate soudain ? Attention ! Je vais exploser !
Me voici nouveau signe.
Anneau de Vénus.
Constellation d’un Monde.
* Le football a été comparé à la guerre. Ce jeu serait un exutoire aux instincts qui la déclenchent.