C’est contagieux, la respiration de la jeunesse.
Laurent Gaudé, Nous, l’Europe
Dans l’assemblée superbe
Des inconscients et des lâches,
Elle ne manque pas d’air, la jeune Greta.
Les tresses allègres, résolues, intrépides, elle va.
En terre fervente ici,
Hostile et hargneuse, là.
Elle secoue tranquillement le cocotier.
N’a pas froid aux yeux ;
Affronte sans sourciller les détracteurs.
Elle a quelque chose à dire à ces installés
Qui discourent et pérorent sans agir.
Elle n’a pas la langue en poche.
Sur ses traces, se dressent
Se pressent et s’élancent tant d’êtres neufs,
Assoiffés d’un monde à hauteur d’humain.
D’où sort-elle ? chicanent les méprisants.
Qui est-elle ? interrogent les pleutres.
Que croit-elle donc ? ricanent les impuissants.
Antigone ou Jeanne d’Arc,
Est-elle vouée à la grotte, au bûcher ?
Se hissera-t-elle au niveau du mythe ?
Tu es toi, Greta,
Issue d’intègre conviction,
D’insurrection lucide.
Avec tous, tu veux survivre et vivre
Sur une terre rescapée, sauvegardée, sauvée, peut-être.
Une vivante en marche irrésistible.
Cela nous suffit pour t’emboîter le pas.