Un de mes livres de chevet est le Dictionnaire analogique de la langue française de Jean-Baptiste Prudence de Boissière, édité à Paris en 1862. Je n’arrête pas d’y puiser des bonheurs – bonheurs des mots, dans les mots, par les mots, autour des mots.
L’entrée colère se trouve entre coing et colique. Elle est, selon l’expression consacrée, une mine de renseignements utiles et de découvertes inattendues. En la lisant avec la plus grande attention, j’ai ainsi appris qu’Achille et Ajax étaient « cités pour leur colère » et que les colériques, les courroucés, les emportés, les enflammés, les impétueux, les outrés ou encore les prompts souffrent tous d’avertin, c’est-à-dire d’un « accès ridicule de colère ». Pourquoi « ridicule » ? Mon cher Jean-Baptiste ne le dit pas. Lire la suite