Le monde selon Bush plongerait-il ses racines dans l’école du dimanche des puritains ? S’échappèrent de ladite école, la veille de la guerre du Golfe, non pas la voix du Seigneur transformé en pitbull de la nation, mais, telles des relents de latrines, les mises en garde débiles – d’un manichéisme pour nourrissons attardés – d’un Bush senior, secondé par la fascinante Margaret Thatcher. À l’orgueil du puritain et à son respect du nanti, du puissamment nanti, répond la vulgarité de la clique politicienne. Mais ne blâmons pas excessivement la religion réformée. N’est-ce pas à elle, du moins en partie, que l’on doit la création la plus originale des États-Unis : le jazz noir qui puisa dans les chorales du temple ; ce jazz qui, par parenthèse, à Chicago comme à New York, fut financièrement appuyé par ces mécènes qu’une thèse universitaire récente a comparés à ceux de la Renaissance italienne : les gangsters. Lire la suite