À l’instar des tours de San Gimignano érigées au XIIe siècle ou la « Trump Tower » à notre époque, les riches vivent dans la verticalité de puissants phallus dorés, quant aux pauvres, ils gisent sur l’horizontalité du sol boueux ou aride, de la neige, ou du bitume fissuré.
Nicole, bénévole dépressive du Samu social, m’a ramassé au pied de la plus haute tour du monde, où chaque terrasse abrite une piscine. Ivre mort, je raclais le sol de mes incisives. Elle m’a transporté au camping Rosetta qui s’étale juste à quelques mètres de la « Goldman Sucks Tower », là où traînent les tamponnés de la vie. Du haut de la tour, les habitants sirotent des cocktails en regardant les ratés ramper dans la fange. Leurs enfants font des concours de crachats en leur direction. Lire la suite →